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mardi 26 juillet 2016

JAZZ, BLUES & MOUSTIQUES

Le soleil est couché depuis longtemps et la nuit apporte un peu d’air frais. Mon alcoolisme latent me suggère de me servir un peu de vin rouge dans un énorme verre ballon mais ma raison me rappelle que j’ai pour ambition de dépasser la barre des trente ans sans me traîner un trop grand nombre d’addictions. Me voilà frustrée.

Louis, soufflant la sérénade à sa femme. Ambiance Mort sur le Nil.

Un soir par an en moyenne, j’ai des envies bien plus raffinées qu’à mon habitude. J’aimerais un très grand cru, un fauteuil confortable et un cadre paradisiaque en extérieur nuit. Un bon livre, qui colle à l’ambiance. Un Fitzgerald, par exemple. Ou un Agatha Christie, ceux qui se passent sur la Côte d’Azur, dans des hôtels hors de prix. Mais vu que ma vie ne ressemble toujours pas à Magic in the Moonlight, je me rabats sur les moyens du bord : ce soir, c’est Jazz, mes enfants. Pour un spleen dans les règles de l’art. 



Cette playlist d'une originalité rare - uniquement composée de petits jeunes qui débutent - a un effet garanti comme blanchisseur de dents et baume au cœur. Faites moi confiance, c'est peut-être du classique, mais c'est aussi du chef d'oeuvre

mercredi 6 juillet 2016

ODYSSEE NETFLIX #1 : SING ME A SONG OF A LASS THAT IS GONE

Il est probablement temps de justifier la mention « culture pop » dans le sous-titre de ce blog. Aujourd’hui, pas de musique, on va se plonger ensemble dans mon épopée Netflix qui touche à sa fin. En effet, l’abonnement que je squattais est sur le point d’expirer, donc terminé le binge watching jusqu’à 4h du mat’, Claudia.

Je pense qu’il est juste de préciser que je ne suis pas une passionnée de séries. Ayant une tendance obsessionnelle prononcée dès qu’il s’agit de quelque chose que j’aime, je n’ai pas le temps d’enchaîner les séries les unes après les autres dans la mesure où il me faut au moins 3 mois de récupération soutenus par un scrollage intensif de Tumblr pour me remettre quand j’ai vraiment aimé. Si la série a été annulée, c’est encore pire. Je ne suis donc pas du tout au fait de l’actualité, et certaines de ces séries n’ont rien de récent. Encore pire : vous les avez probablement déjà vues. Parce que ce blog est inutile, et on le sait tous sans oser le dire.

Commençons par…

Outlander



(Jusqu’ici, il me reste un épisode à voir. Il n’est pas sorti. Je vais très mal.)

Reprenons du début : il est 1 heure du matin en terrasse d’un bar quelque part dans une galaxie lointaine, très lointaine. Une personne que je ne citerai pas mais qui, ô quel hasard délicieux, a ouvert un blog il y a peu (où elle parle d’ailleurs bien mieux que moi d’Outlander et de son contexte historique), tente de m’assommer en me lançant des projectiles au visage. Elle s’écrie, d’un air menaçant : « TU DOIS REGARDER OUTLANDER AU LIEU DE GAVER TOUT LE MONDE AVEC L’ECOSSE », m’interrompant ce faisant en pleine diatribe sur notre déménagement futur au pays des kilts. J’acquiesce, et promet de m’y mettre dès le lendemain.

Deux ans plus tard (car je suis une femme de parole à mon corps défendant), je décide d’honorer ma promesse en me lançant dans ce qui semblait être une romance en tenue d’époque avec un beau gosse roux. Rien de bien méchant, donc. La série elle-même ne fait rien pour me contredire, même si les deux personnages mettent un temps considérable à se sauter dessus (un changement agréable), les épisodes se résument à un groupe d’Highlanders du XVIIIe siècle bourrus qui picolent et se bastonnent sur fond de guerres intestines au clan McKenzie. Par-dessus tout ça, l’histoire de Claire, coincée au milieu de ces tarés, qui doit gérer tout ce merdier tout en tentant de rentrer dans son époque, en 1945.



Tout se passait sans accrocs. QUAND SOUDAIN la série décide de prendre un virage inattendu et ô combien malsain. Sans crier gare, les épisodes deviennent des ascenseurs émotionnels insupportables, que l’on subit, souffrant en silence, parce que l’on a plus le choix. On ne peut plus sortir. Il y a même des moments où l’on ne cautionne pas du tout certains choix scénaristiques – qui, d’un point de vue éthique peuvent paraître douteux – mais on a besoin de savoir.

Je ne recommande pas du tout cette série. Elle est addictive, prenante, exige un engagement tel que l’on frôle parfois l’infarctus. Elle vous laissera détruit, épuisé, à chercher au petit matin sur le site d’Amazon d’intégrale des bouquins de Gabaldon pour savoir ce qui finira par arriver à Jamie, Claire et leur clique. De toutes façons, je suppose qu'ils meurent tous dans d’atroces souffrances au final et leur vie n’est au fond qu’une vallée de larmes. Bref, n’y allez pas, c’est un piège.

vendredi 17 juin 2016

I WANT TO DO ALL THE THINGS YOUR LUNGS DO SO WELL

Alors que la pluie ne cesse pas de s’acharner sur le sud – J’AI MIGRÉ POUR DU SOLEIL PUTAIN – et que je suis enfermée chez moi avec pour seule compagne une intégrale d’Eros Ramazzotti, j’ai décidé de sauver les meubles et de concocter un petite playlist proprement, en attendant que quelqu’un vienne me sauver. Le thème aujourd’hui, c’est de l’indie-folk-rock tranquillou pour ne rien, mais alors rien branler dans les règles de l’art.


(Avec le temps, la qualité littéraire de mes articles s’améliore nettement, je trouve)
(On retrouve aussi un acharnement au niveau des introductions/bulletins météo)
(Bref. Venons-en au fait)

Whitney – Golden Days : Nos jours heureux.
Vous réentendrez parler d’eux. Un premier album génial, et mon coup de cœur, Golden Days, qui nous donne une nostalgie estivale inexplicable. C’est doux, solaire, un tantinet mélancolique, et ça me donne envie de tomber follement amoureuse.



L’ex The Coral s’est fendu d’un album fabulistique. Ceci est la BO de votre après midi banjo, pour chiller oklm sous le porche de votre maison – que vous n’avez pas, parce que la vie, c’est pas un épisode de Desperate Housewives putain.



The Mumm-Ra – She’s Got You High : Randonnée sur les crètes.
Un morceau sous forme d’une longue montée en puissance, un bon moment pour les oreilles. Mettez la sur cassette pour l’écouter dans la voiture pendant un road trip sauvage sous le soleil.



Un bon petit folk mélancolique et lumineux pour vous accompagner dans les interminables crépuscules estivaux.


Alt-J, c’est l’un des groupes qui nourrit chaque jour ma frustration musicale, quand je me rends compte que non seulement je ne peux pas tout écouter, mais aussi que je passe sûrement à côté de plein de choses, vu que parfois je me mets à adorer des morceaux qui me laissaient indifférente jusque-là, comme cette chanson. Every Other Freckle, c’est … Eh bien, c’est une ode à l’amour charnel. Une sorte de liste mentale et plus ou moins métaphorique de tout ce que l’on aimerait faire à une personne en particulier. L’adoration de quelqu’un, qui nous pousse à vouloir tout connaître d’elle/lui (bibliquement ou non). Il existe deux versions du clip, une féminine et une masculine, et je vous laisse avec la dernière histoire de rétablir un peu d’équilibre dans la balance universelle.



Voilà. Vous êtes bien posey là, je n’en rajoute donc pas plus. 

jeudi 26 mai 2016

LET THE SUN SHINE IN (en)

I don't know about you, but the temperatures coming back to normal make me want to frolic around naked under the green foliages, and I'm not being ironic. Here is a little selection of mine : it's not very hype and maybe a bit old, but with just the adequate tone to go roll on the grass (before the siberian weather returns).

Palma Violets - English Tongue : The cheerful mess
British fellows making garage rock from Rough Trade. As far as I'm concerned, I don't need more. But if you like to celebrate the Spring, drinking beer in a London pub with suspicious characters who are missing half of their teeth, here you go.


Audioslave - Cochise : Tough and rough
Time to dig out your sunglasses. You blow the thick layer of dust out of the case, not without any emotion, before you ceremoniously put your RayBan/3euros H&M specs on your nose. You walk through your front door to start your day, your first step followed by explosions and Harleys coming out from rings of fires.

The cute and vernal track of the playlist. This gentleman lost his boy/girlfriend and he weeps a little, without sinking completly into depression. To get the most of it, listen to it lying down in the grass with the sun gently warming your face. I'm not joking, the grass part is crucial.


I like songs that tell me a story, specially when it's about people having a bad day. And just like that, in three minutes, we go for a ride in a trashy car in the middle a an US desert – some clichés never get old because they are just cool.

Darondo - Didn't I : Melancholic chill
This masterpiece has two levels of listening. First, the direct appreciation, the urge to stop living for a minute just to be able to enjoy the music and whatever is around you. And then the intense nostalgia of a time you've never known, of holidays you've never planned, of friends you'll never meet. Sometimes the woowoohooo are not that cheerful.



There, you are now well equipped for a moment. You can find all the tracks (and a few more of the same vibe) on the spotify playlist of the article. Don't hesitate to tell me what are your favorites, or what you are listening to these days ! In the meantime, I'm gonna make a bonfire with my coats and scarves...

jeudi 19 mai 2016

THROWBACK THURSDAY #1

L'été approche à grand pas, et avec lui, son lot de tubes de l'été plus ou moins piffables. Histoire de se mettre dans l'ambiance sans trop forcer, une petite sélection des familles s'impose. Aujourd'hui, pas question de plonger dans de l'underground anonyme, de l'électro de plage ou du gros beat de boîte de nuit : on prend un peu de recul et on retourne dans les 90's qui ont bercé notre enfance, avec sa ribambelle de chanteuses à guitare qui nous donnaient envie de vieillir vite pour aller des soirées feu de camp/guitare sèche sur des plages californiennes et qui nous pondaient des One Hit Wonders en quantité industrielle.



Évidemment, elles se sont bien foutues de notre gueule. Ce n'est ni du grand art, ni un sujet d'étude passionnant, mais c'est plein de bons souvenirs de voyages en voiture interminables passés sur la banquette arrière à regarder défiler le paysage. Quant aux fiestas peuplées de surfeurs et surfeuses jeunes, beaux, qui sentent bon le sable chaud, personnellement je les attends encore.


mardi 17 mai 2016

BEFORE WE RIDE INTO THE SUN

Jason Pierce, alias J. Spaceman, est le frontman du groupe Spiritualized, qui naît des cendres de Spacemen 3 (vous les reverrez probablement ici à l'avenir). En 1997, Spiritualized sort un album titré « Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space », album qui rencontre un succès critique (consacré album de l'année par NME) et commercial considérable.

Jason Pierce, faisant du Jason Pierce

Au vu du surnom qu'il s'est choisi, au nom de son premier groupe et de l'album mentionné, vous commencez à vous en douter : ce garçon a une affinité certaine avec l'infini silencieux de l'espace. J. avoue aussi à l'époque son affection particulière pour les paradis artificiels, ce qui le mène aussi bien dans de longs rêves langoureux et psychédéliques que dans des morceaux rock sous tension. C'est dans la première catégorie que se classe la chanson Ladies and Gentlemen We Are Floating In Space.

Relationship goals

L'un des nombreux talents de Jason Pierce, c'est d'être capable de piocher de manière évidente dans des œuvres éclectiques, et d'en faire un morceau unique et original. On reconnaît très vite dans l'instrumentation riche du morceau, le Canon de Pachelbel, et dans les paroles, un petit « Wise men say / Only fools rush in », les deux premières phrases du Can't Help Falling In Love d'Elvis Presley. Riche de ces deux emprunts, Pierce peut alors écrire son chef d'oeuvre à lui.

La chanson en elle même ne raconte pas une histoire structurée à proprement parler, et laisse libre cours à l'interprétation de chacun. A mon sens, c'est la déclaration absolue de quelqu'un qui considère le monde qui l'entoure comme une brume d'illusions, où l'on ne trouve de certitude que dans l'amour pourtant bancal et imparfait que l'on porte à une autre personne. « Ladies and Gentlemen We Are Floating In Space » résume une certaine vision du monde, où tout est confus et où plus rien n'est à comprendre, où on se contente de se laisser porter dans l'espace sans but ou direction, ce qui est somme toute une manière raisonnable de concevoir les choses.

Spiritualized, Edition 1997

Au moment de la sortie de l'album, Jason Pierce se faisait larguer par sa copine Kate (aussi membre du groupe) de manière assez originale : celle-ci s'était mariée en douce avec Richard Ashcroft, frontman de The Verve (dont vous reconnaîtrez la Bittersweet Symphony). Et même si il a par la suite démenti avoir écrit les chansons après cette rupture, je n'arrive pas à m'empêcher de voir la longue lamentation d'un homme qui cherche à ne plus rien ressentir dans ce morceau, parce que j'ai un cœur tendre voyez-vous.

N'oubliez pas de jeter un coup d'oeil à quelques autres morceaux de Spiritualized. Je vous laisse avec mes préférées – surtout en ce moment : Lay It Down Slow, Come Together et Hey Jane (le clip est une oeuvre d'art). Oh et puis Little Girl aussi parce que la vidéo est sympa. Cela devrait achever de vous convaincre que Spiritualized est un groupe pour dépressifs.

vendredi 22 avril 2016

DO RIGHT WOMAN DO RIGHT MAN

Après un chouïa d'absence, j'ai décidé de faire une petite sélection d'artistes qui ont des chouettes voix. Uniquement des filles, vu que je trouve que la musique que j'aime (rock et consorts) est capable de nous présenter un panel de voix masculines qui vont de Thom Yorke à Damon Albarn sans sourciller mais garde peu de place pour les voix féminines atypiques - et les femmes tout court, pour être honnête. Voici donc des artistes qui sont un peu moins connues qu'Adele, mais qui valent le détour. 

Cette femme me vend du rêve

Je ne sais pas grand chose sur cette artiste hawaïenne, je l'ai découverte très récemment par pur hasard (qui fait vraiment bien les choses) et c'est elle qui m'a donné envie d'écrire cet article. Cette reprise des Stones égale presque l'originale, la voix de Gail est puissance, au timbre un peu rocailleux, et je vous conseille sincèrement d'aller découvrir le reste du travail de cette dame. Vous pourrez ainsi vous la péter dans les soirées, car à mon humble avis, on est 12 en dehors de Hawaii à avoir entendu parler d'elle.
Moira Lambert est la voix du Only Love Can Break Your Heart de Saint Etienne, groupe des années 90 hyper fabuleux. C'est aussi l'une des rares chansons du groupe où c'est elle la chanteuse, puisqu'elle est remplacée peu après. Elle participe à l'album Easy de Faith Over Reason, où sa voix est sans doute le meilleur atout pour nous transporter dans une ambiance déprimante dans une banlieue des 90's à la sauce Trainspotting.

Momo, les lunettes...

On reste dans les 90's, avec cette chanson qui est sans aucun doute ma chanson préférée du groupe, si ce n'est ma chanson préférée tout court. Lazy Line Painter Jane, l'EP, est enregistré dans une église en 97, ce qui est quand même culotté quand on se penche sur les paroles de la chanson titre. Elles décrivent les tourments d'une jeune fille à la recherche d'une certaine liberté, et qui se laisse happer dans un mode de vie malsain. #relatable. Le joyau de la chanson, c'est Monica Queen, chanteuse écossaise (Belle & Sebastian est également un groupe écossais. Go Scotland) : elle arrive au second couplet comme une véritable baffe, de l'émotion non diluée . Je l'aime fort.

Catatonia – Road Rage : Accents toniques.
Obsession pour les 90's décidément. Cerys Matthews, outre sa badassité générale et sa voix super cool, a eu mon cœur grâce à ce putain d'accent gallois. Le morceau est rock qui traîne un peu dans la pop, l'esthétique du clip hurle ANNEES QUATRE-VINGT-DIX, « C'est la fin de siècle ! Partons vivre dans l'espace ! ». RrrRrooode RrrrRrrayge est en somme un bon Tardis.

De l'eau fraîche et des salades

Tess Parks – Somedays : Back to 69.
Tess Parks a l'habitude de collaborer avec Anton Newcombe (Brian Jonestown Massacre). Rien d'étonnant à cela, leurs univers se recoupent sur bien des points. Tess reprend dans ses chansons certains codes du rock – notamment du rock psychédélique – des années 60 en y ajoutant tout ce que le post-punk et les années 90 ont pu apporter de bon. Si vous aimez les Kills à leurs débuts, le Velvet Underground, les road movies américains et de manière générale la musique langoureuse et un peu trippante, Tess a tout pour devenir votre reine suprême.


Comme d'habitude, on aura vu mieux comme présentation de morceaux. Mais ne soyez pas rebutés par mes vaines paroles, et n'hésitez pas à aller écouter tout ça : vous pourriez tomber amoureux vous aussi. Et évidemment, vos suggestions ou commentaires sont bienvenus.